Cambodge : travailler et apprendre ensemble
Philippe Devaud dirige le programme Uni4Coop au Cambodge depuis un an, et notamment la collaboration entre les équipes locales d’Eclosio et de Louvain Coopération sous la bannière de notre consortium. Avec nous, il tire un premier bilan positif de cette expérience.
Quel bilan retires-tu de cette première année en tant que directeur au Cambodge ?
C’est un bilan positif. Et ce, tout d’abord, au niveau des relations de travail établies avec les équipes sur place. Le contact s’est fait très facilement. J’ai trouvé à mon arrivée à Phnom Penh des collègues extrêmement motivés, impliqués dans leur fonction, qui avaient des compétences techniques et de communication qui leur permettaient de suivre et de mettre en œuvre les programmes avec de nombreux partenaires. Ceci est vrai pour les collègues de la partie programme, mais aussi pour les collègues en charge de l’administration et des finances, venant de deux ONG différentes, à savoir Louvain Coopération et Eclosio. Je n’ai pas rencontré de challenge particulier dans le travail d’alignement des procédures, d’harmonisation des outils de travail et, de manière générale, dans la gestion et la mise en œuvre des programmes des deux organisations. Les relations et la communication avec l’équipe se sont très bien passées. Et ça, c’est vraiment le point positif que je veux signaler.
Est-ce que tu peux nous partager un moment fort ou marquant de l’année qui vient de s’écouler ?
Il y en a eu plusieurs. Des moments forts, c’est par exemple ceux que l’on vit lorsque l’on va à la rencontre des partenaires sur le terrain. Les premiers qui me viennent à l’esprit sont les visites aux organisations paysannes, et la rencontre avec les présidents des unions de coopératives agricoles avec lesquelles nous travaillons. Ça m’a conduit à Takéo, Kampong Thom et Battambang, les trois provinces d’intervention de notre programme d’appui aux systèmes alimentaires durables. Ces visites permettent de rencontrer les partenaires sur le terrain, d’échanger sur leurs difficultés, sur leur perception des problèmes, et d’identifier avec eux des solutions pour améliorer leurs conditions. Tout ça, ce sont des moments forts et particulièrement enrichissants du travail, même s’il y en a d’autres.
As-tu rencontré des difficultés ou des défis, au cours de l’année qui vient de s’écouler ?
Beaucoup, mais on est aussi là pour les aborder et les résoudre, les surmonter. Une organisation comme Uni4Coop et des organisations paysannes ou de la société civile cambodgienne travaillent ensemble pour apprendre les unes des autres. Il s’agit alors d’être toujours très clair, de s’entendre sur ce que l’on veut réaliser ensemble, de prévoir des ressources adéquates et des moyens appropriés, et ne pas hésiter à tout moment à parler des problèmes que l’on rencontre. Parfois, on peut penser que tout va bien, et, au détour d’une réunion, se rendre compte qu’on s’éloigne de nos objectifs ou que nous ne progressons pas réellement. Donc, je crois qu’il faut être très réalistes et en contact régulier et fréquent avec les partenaires, qu’il faut mettre en œuvre les activités de façon conjointe, de façon à être alignés et travailler à la poursuite des mêmes buts.
Quelles sont les perspectives et les moments importants à venir pour la suite du programme ?
La plupart des conventions sont signées et les partenariats et collaborations sont donc en cours, même si certains sont plus fragiles que d’autres. Mais comme les financements ne permettent pour le moment pas de couvrir ou de mettre en œuvre toutes les activités du programme, l’une des priorités, c’est de mobiliser des ressources additionnelles à celles que nous avons déjà obtenues. Cela signifie mobiliser les co-financements dont on a besoin pour la mise en œuvre des programmes, et, éventuellement, augmenter et accroitre la voilure de nos activités avec des financements additionnels. Donc je crois que la mobilisation des ressources sera un des chantiers principaux pour les deux ou trois années qui arrivent.